Institut des études et de la recherche sur le droit et la justice
Appel à projets de recherche thématique sur les « Besoins, demande et attentes de justice ».
La justice participe à la
reconnaissance de la qualité de citoyen dans un système démocratique, les
processus juridictionnels ou para-juridictionnels contribuant à leur
reconnaissance en tant que sujet de droit. De ce point de vue, l'institution
judiciaire porte une force symbolique et politique importante face au risque de
fracture sociale : elle doit non seulement reconnaître les droits de chacun
mais aussi, et notamment lorsqu’elle donne tort dans le différend qu’elle tranche,
constituer le justiciable en interlocuteur respectable et respecté. Ce rôle
de la justice dans le bon fonctionnement d’un État démocratique mérite
d’être interrogé, protégé et peut-être valorisé alors que nombre de
travaux attestent la défiance persistante des citoyen·nes à son égard. Dans le cadre de sa
programmation scientifique 2023, l’Institut des études et de la recherche sur
le droit et la justice (IERDJ) entend à nouveau susciter des travaux sur cette
thématique1 et inaugure une double ambition de
recherche : celle, d’une part, de renouveler cet appel à projet tous les
six mois sur une période de trois ans en (ré)ajustant et (ré)orientant
si nécessaire les pistes; celle, d’autre part, de susciter le développement
d’un collectif interdisciplinaire de chercheurs et chercheuses en sciences
humaines et sociales. Ce travail de réflexion au long court que lance l’IERDJ
sera accompagné et intégré aux travaux plus ciblés que réalisera
l’Institut afin de maintenir l’intérêt des praticiens et des décideurs
publics sur les enjeux des besoins, demandes et attentes des
citoyen·nes-justiciables pour la justice de demain.
Cet appel à projets de
recherche propose d’explorer les différentes dimensions de la justice dans sa
capacité à répondre aux besoins, aux demandes et aux attentes des
justiciables en déplaçant le point de vue et de connaître l’institution
depuis l’extérieur, à travers le regard des citoyen·nes-justiciables, qu’ils
aient ou non vécu une expérience de la justice, qu’ils aient renoncé à agir
en justice ou même qu’ils n’aient pas pu penser la possibilité de trouver une
solution à leurs difficultés en recourant au droit et en saisissant la
justice. Les intermédiaires de justice sont également concernés dans la
mesure où ils connaissent d’expérience les déterminants de l’accès à la
justice et le ressenti de leurs « clients », notamment face aux décisions
qu’ils reçoivent ou encore en ce qu’ils permettent un évitement de la justice
(médiateurs notamment, Défenseur des droits ...) ...